Il a toujours été considéré que le supplice de la faim et de la soif était parmi les plus terribles. C’est pourtant celui qui va être infligé de nouveau – en toute légalité républicaine – à Vincent Lambert.
Mais par souci d’humanité peut-être, ou pour se donner bonne conscience, il sera placé sous sédation, au cas où le patient pourrait encore être sujet à la souffrance… ce qui ne fait aucun doute.
Dans cette injustice poussée à l’extrême – le meurtre d’un innocent –, il reste encore et toujours l’espérance. A vue humaine, certes, l’on pourrait se décourager. Mais devant Dieu, il faut garder confiance. C’est lorsque tout semble perdu que, souvent, Il daigne agir pour montrer que le salut vient de Lui seul. Place donc à la prière pour Vincent Lambert.
Mais nous devrons continuer à lutter contre les détracteurs du droit naturel, contre ceux qui représentent une justice qui se déshonore en voulant garder ce nom, car elle n’est rien d’autre que l’arbitraire d’une volonté humaine prométhéenne qui se prend pour Dieu. L’on supprime la peine de mort pour des hommes gravement coupables d’un côté, mais on la réintroduit pour des hommes innocents et sans défense.
La conscience anesthésiée des bien-pensants de notre société hypocrite qui interdit les châtiments corporels pour les enfants, n’a pas d’hésitation pour faire mourir d’inanition un de ces « petits » dont parle Notre Seigneur et qui devraient faire partie de ceux que l’on protège avec le plus d’attention. De tels crimes attireront infailliblement sur leurs auteurs le jugement prédit dans l'Évangile :
« Retirez-vous de moi, maudits, allez au feu éternel, qui a été préparé pour le diable et ses anges. Car j’ai eu faim, et vous ne m’avez pas donné à manger ; j’ai eu soif, et vous ne m’avez pas donné à boire » (Mt 25, 41-42).source
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Vincent est mort, tué par raison d'État
Vincent est mort, tué par raison d’État et par un médecin qui a renoncé à son serment d’Hippocrate.
Cette cathédrale d’humanité qui brûlait depuis une semaine sous nos yeux impuissants s’est effondrée. Il n’aura été tenu aucun compte de la dignité de cet homme handicapé, condamné parce que handicapé.
Car la première dignité, c’est le respect de la vie d’une personne.
C’est un peu de notre humanité à tous qui s’en est allée aujourd'hui, tant cette faute ignoble qui ébranle les fondements de notre droit et de notre civilisation rejaillit sur nous tous.
L’heure est au deuil et au recueillement.
Il est aussi à la méditation de ce crime d’État.
Nous ne ferons aucune autre déclaration.
Jean PAILLOT, avocat Jérôme TRIOMPHE, avocat