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Ary Scheffer, La tentation du Christ, 1854, Jésus contre Satan. |
Plus près de nous, le Cardinal Pie qui fut une des grandes lumières du dix-neuvième siècle a admirablement résumé ce que fut, sur le plan métaphysique et théologique, la révolte de Lucifer.
« Satan se jugeant blessé dans la dignité de sa condition native, se retrancha dans le droit et dans l'exigence de l'ordre naturel. Il ne voulut ni adorer dans un homme la majesté divine, ni accueillir en lui-même un surplus de splendeur et de félicité dérivant de cette humanité déifiée. Au mystère de l'Incarnation, il objecta la création. A l'acte libre de Dieu, il opposa un droit personnel. Enfin, contre l'étendard de la Grâce, il leva le drapeau de la nature».Le mystère d'iniquité est caractérisé par un refus de la grâce. Alors que dans la création divine l'ordre naturel et l'ordre surnaturel coexistent harmonieusement (le chrétien en état de grâce vit en même temps d'une vie naturelle et d'une vie surnaturelle), nous assistons dans la tentative de domination luciférienne à une révolte de la nature contre la grâce et à une déification de la créature. (D'ailleurs quand on y réfléchit, c'est Satan qui est déifié à travers la créature révoltée.) Cette créature gonflée d'orgueil qui s'est révoltée contre Dieu et contre son ordre prétend alors instaurer sur le seul plan de la nature une société excellente dont Dieu est totalement exclu.
« Le grand mythe révolutionnaire, a dit André Malraux, est une assomption du peuple inséparable de la victoire ». Il a dit aussi que « la Révolution joue aujourd'hui le rôle que joua la vie éternelle ».Mais comme Notre Seigneur, lui, a affirmé : « Sans moi vous ne pouvez rien faire» (Jean XV, V. 55), cette tentative prométhéenne de l'humanité révoltée ne peut conduire qu'à l'échec; ce qui devait être un paradis, nous le constatons, finit toujours dans l'abomination et dans l'esclavage. Seule, la Vérité nous rend libres (Jean VIII, 32).
Extrait de : Le Plan de domination mondiale de la contre-église : L'Apostasie des nations et le gouvernement mondial par monsieur Hubert Le Caron.