Nous devons la prévenir, la craindre et la satisfaire.
La prévenir en tenant toujours notre conscience pure; car, comme le maître de notre Évangile, cette justice adorable nous citera un jour à son tribunal : là nous aurons à lui rendre compte de chaque action, de chaque parole, de chaque pensée, de l'emploi de notre temps, de l'usage de nos talents, de nos grâces, de nos biens; et ce compte, nous devons le tenir toujours prêt, parce qu'à tout moment la mort peut nous le demander.
Hélas ! Qu'on n'y pense guère ! On vit comme si on avait à rendre compte de rien à personne et qu'on ne se releva que de soi-même. Qu'on agirait bien autrement si l'on se disait : je suis sous le regard de mon juge, à qui j'aurai à rendre compte de cette action ! On parlerait plus discrètement si l'on se disait : Dieu est là, qui entend cette parole et m'en demandera compte.
Extrait des Méditations à l'usage du clergé et des fidèles pour tous les jours de l'année de monsieur l'abbé Hamon, Paris, éditions Victor Lecoffre, 1881.
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André Jean Marie Hamon, né le 18 mai 1795 au Pas (en Mayenne) et mort le 16 décembre 1874 à Paris, est un ecclésiastique français, auteur de nombreux ouvrages traduits dans plusieurs pays. Il fut prêtre sulpicien et curé de Saint-Sulpice à Paris.
D'une humilité extrême, il publia ses ouvrages la plupart du temps anonymement (ou sous un pseudonyme) et refusa 3 fois d'être nommé évêque. Ceci lui valut une vive affection des paroissiens de Saint-Sulpice au service desquels il resta attaché jusqu'à sa mort.
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L'église Saint-Sulpice est située place Saint-Sulpice, quartier de l'Odéon dans le 6e arrondissement de Paris. Elle est dédiée à Sulpice le Pieux, archevêque de Bourges au VIIe siècle. |